Choisir entre une AMOA portée par les équipes internes ou confiée à un cabinet externe engage directement la vitesse, la qualité et la sérénité d’un projet SI. Derrière ce choix se cachent des sujets de neutralité, de connaissance métier, de disponibilité des ressources , de transferts de compétences et de maîtrise des risques. Chez SBP Consulting, nous intervenons en AMOA sur tout type de technologies et d’éditeurs, ce qui nous permet d’éclairer ce débat avec pragmatisme : il n’existe pas un “meilleur modèle” universel, mais une combinaison adaptée à votre contexte, à votre culture et à vos contraintes de calendrier.
Une AMOA interne porte naturellement l’historique et la culture de l’entreprise. Elle connaît les processus, les exceptions, les ressorts politiques, les calendriers de clôture et les dépendances avec les autres projets. Cette proximité réduit l’effort d’acculturation et facilite les arbitrages quotidiens. En revanche, elle peut souffrir d’angles morts : la normalisation de pratiques “maison” parfois éloignées des standards, une difficulté à contester des habitudes bien ancrées, ou une surcharge opérationnelle qui grignote la disponibilité nécessaire à un pilotage soutenu.
L’AMOA externe apporte un regard indépendant et une méthode éprouvée. Elle injecte des retours d’expérience multi-secteurs, des référentiels d’exigences déjà outillés, des grilles de risques et de la comitologie qui ont fait leurs preuves ailleurs. Cette neutralité aide à trancher des débats récurrents (cible vs spécifique, Minimum viable du produit vs “tout-de-suite”) et à tenir le cap face aux aléas. Le revers de la médaille est une courbe d’apprentissage sur votre métier et vos contraintes internes ; bien cadrée, elle se réduit fortement au démarrage via des ateliers, des immersions terrain et la formalisation d’un dictionnaire commun des termes et indicateurs.
Dans les projets où les choix structurants sont sensibles — urbanisation du SI, trajectoire cloud, rationalisation d’applications, modèle de données cible — la capacité à argumenter sans biais est déterminante. Une AMOA interne, même compétente, peut se retrouver juge et partie si elle a historiquement porté des solutions aujourd’hui challengées. Un partenaire externe agit comme “tiers de confiance” : il documente des scénarios, évalue les compromis et met à plat les coûts complets, sans héritage émotionnel. L’objectif n’est pas de décider à votre place, mais d’apporter des éléments factuels pour faciliter une décision rapide et pertinente.
La réussite d’un projet tient souvent à la constance du pilotage : même cadence d’ateliers, mêmes rituels, même exigence sur les livrables. Or, une AMOA interne doit concilier le run (clôtures, audits, gestion des incidents) et le change. Dans un calendrier serré, l’AMOA externe offre une “puissance de feu” immédiate : un chef de projet AMOA aguerri, épaulé par des spécialistes (processus, recette, change, data), qui posent la structure dès les premières semaines. Cette disponibilité ne dispense pas d’un sponsor et de décisionnaires internes engagés ; elle sécurise simplement la tenue du rythme.
On compare souvent un TJM externe avec des coûts salariaux internes. Cette lecture est partielle. Le coût réel inclut les retards accumulés faute de disponibilité, les sur-spécifications dictées par l’historique, la dette documentaire, ou encore le temps passé à “réinventer” une méthode de backlog, de recette ou de conduite du changement. À l’inverse, une AMOA 100 % externe peut générer des redondances si elle n’organise pas un passage de relais soigné. Le bon calcul consiste à raisonner en coût de cycle : délai de mise en service, rework post go-live, charge de support en hypercare, vitesse d’adoption. Cette approche révèle souvent l’intérêt d’un modèle mixte.
La valeur d’une AMOA se lit dans la précision des exigences et la pertinence des cas de test. Les équipes internes excellent pour décrire les cas limites métier, les exceptions de fin de mois ou les modalités spécifiques de production. Les équipes externes apportent des canevas d’exigences, des matrices de traçabilité, des bibliothèques de scénarios “standard” qui évitent les trous dans la raquette. Ensemble, elles produisent des expériences utilisateurs calibrées, des critères d’acceptation mesurables et une recette pilotée par le risque plutôt que par la seule volumétrie de tests.
Dans un multi-projets, la gouvernance absorbe une part non négligeable de l’énergie : préparer des comités efficaces, arbitrer les dépendances, orchestrer le chemin critique, challenger les charges, protéger le budget contre l’empilement de demandes hors périmètre. Une AMOA externe a l’habitude de dialoguer avec les intégrateurs et d’anticiper leurs points de friction (données de référence, interfaces, performances, sécurité). Elle sait négocier un plan d’actions et un calendrier réaliste, tout en gardant la main sur la décision finale qui reste dans l’entreprise.
La proximité des équipes internes est un atout majeur pour “parler vrai” aux métiers, identifier les ambassadeurs et capter les signaux faibles. L’externe apporte structure et matériaux : cartographie des impacts, segmentation des messages, plan de formation, guides pas-à-pas, métriques d’adoption. L’important est de ne pas confondre “communication projet” et “accompagnement”: on mesure l’adoption par l’usage effectif et la disparition des contournements, pas au nombre de newsletters envoyées. Le duo interne/externe est particulièrement efficace lorsqu’il associe légitimité et méthode.
Un reproche classique fait à l’externalisation est de “laisser peu de traces”. Ce risque est réel si le dispositif n’intègre pas, dès le départ, une stratégie de capitalisation : référentiels de décisions, modèles de documents, livres de recette, journal des arbitrages, “livre de cuisine” pour les évolutions futures. Une AMOA externe responsable organise le transfert de compétences, met à disposition un corpus réutilisable et forme les relais internes. L’enjeu n’est pas seulement de réussir le go-live, mais d’installer une capacité durable de pilotage du changement.
Dans les organisations matures en gestion de projet, disposant d’un PMO solide et d’une bande passante disponible, une AMOA interne peut être souveraine, notamment sur des évolutions incrémentales, des déploiements “roll-out” d’une solution déjà connue, ou des domaines métier très spécifiques où l’expertise interne est unique. À l’inverse, pour des programmes de transformation multi-métiers, des changements d’ERP/CRM, des trajectoires cloud ou data avec forts enjeux d’intégration, l’appui d’une AMOA externe accélère la structuration, sécurise la trajectoire et protège la décision contre les biais historiques.
Dans la pratique, le modèle le plus performant est souvent hybride. Il consiste à nommer un binôme sponsor + product owner côté client, épaulé par une équipe AMOA dimensionnée selon les phases : cadrage et sélection de solution, conception détaillée, recette, conduite du changement, data migration. Ce dispositif met l’entreprise au volant tout en bénéficiant d’un copilote expérimenté. Il fluidifie les arbitrages, met de la rigueur dans les livrables et accélère l’exécution sans déresponsabiliser l’interne.
Plutôt que d’opposer les modèles, posez-vous trois questions simples. D’abord, votre contrainte clé est-elle la vitesse, la qualité, ou la capacité à changer d’habitudes ? Ensuite, votre disponibilité réelle (pas théorique) permet-elle de tenir un rythme projet soutenu pendant plusieurs mois ? Enfin, votre enjeu principal est-il d’importer des bonnes pratiques du marché ou de préserver une singularité métier justifiée ? Les réponses orientent naturellement le curseur : plus la maîtrise du temps et la neutralité sont critiques, plus l’AMOA externe ou hybride s’impose ; plus la singularité métier et la continuité du run pèsent, plus l’interne doit être aux manettes — avec, au minimum, un renfort externe ciblé sur méthode, recette et change.
Nous commençons par un diagnostic éclair : cartographie des parties prenantes, disponibilité des experts, maturité projet, risques majeurs et dépendances SI. Sur cette base, nous proposons un dispositif proportionné, jamais surdimensionné, qui peut aller du coaching de votre AMOA interne à la prise en charge complète de l’AMOA avec un engagement fort sur la méthode, la qualité des livrables et la tenue des jalons. Notre neutralité multi-technologies garantit que les décisions sont prises pour vos besoins — pas pour “rentrer” un produit.
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